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Ransomware dans le CPU : comprendre et contrer les attaques au niveau du microcode

Un nouveau terrain pour les ransomwares : le microcode CPU

Les ransomwares font partie des menaces les plus redoutées en cybersécurité. Ils peuvent chiffrer des données critiques, perturber l’activité et causer des pertes financières importantes. Traditionnellement, ces attaques visent le système d’exploitation ou les fichiers, mais une nouvelle variante pourrait faire basculer la menace à un autre niveau : le ransomware dans le CPU.

En cas d’infection au niveau du microcode — la couche logicielle intégrée au processeur qui contrôle son fonctionnement — la récupération devient extrêmement difficile. Même après un redémarrage, le code malveillant peut persister, rendant les méthodes classiques de restauration inefficaces.

Une faille exploitée dans les processeurs AMD Zen

Récemment, un chercheur en sécurité a démontré qu’il était possible de modifier le firmware UEFI en installant directement dans le processeur un patch non signé. Cette attaque exploite une vulnérabilité dans les processeurs AMD Zen (générations 1 à 5) permettant de charger du microcode sans vérification de signature.

Google a identifié cette faille dans l’algorithme de validation de signature d’AMD et l’a illustrée par une preuve de concept surprenante : modifier la fonction de génération de nombres aléatoires du CPU pour qu’elle renvoie toujours le chiffre 4. Derrière cet exemple humoristique se cache un risque sérieux :

  • Compromettre la génération de clés cryptographiques
  • Interférer avec la vérification des signatures numériques
  • Manipuler les mécanismes d’intégrité système

Pourquoi cette menace est préoccupante

Un ransomware capable d’altérer le microcode CPU pourrait :

  • Se rendre invisible aux antivirus et EDR traditionnels
  • Persister après un redémarrage ou une réinstallation
  • Interférer directement avec les processus matériels critiques

Cela introduit un nouveau vecteur d’attaque hardware dans le paysage de la cybersécurité, avec des implications majeures pour la protection des infrastructures critiques et des environnements cloud.

Comment se défendre contre un ransomware CPU

Même si cette attaque reste théorique pour l’instant, elle met en lumière l’importance d’une détection multi-niveaux. Les approches XDR (Extended Detection and Response) jouent ici un rôle clé grâce à :

  • L’analyse comportementale avancée
  • La surveillance des mouvements latéraux sur le réseau
  • L’automatisation des réponses aux activités suspectes
  • La corrélation des événements entre endpoints, serveurs, réseau et cloud

En combinant ces éléments, il est possible de repérer des schémas d’attaque que les mécanismes traditionnels ne détecteraient pas.

Conclusion : anticiper les menaces matérielles

Les ransomwares au niveau du CPU représentent un nouveau front dans la cybersécurité. Les organisations doivent anticiper ce type d’attaque en renforçant leurs capacités de détection, de prévention et de réponse.

Dans un monde où les menaces évoluent rapidement, intégrer la sécurité matérielle à la stratégie globale est indispensable pour protéger efficacement données, systèmes et infrastructures.